Le jeûne au service de notre santé (1/3)

La pratique du jeûne accompagne l’homme depuis la nuit des temps, de manière contrainte, en lien avec un accès aléatoire à la nourriture dans les temps les plus reculés, et de manière choisie, à des fins d’hygiène ou de pratique spirituelle ensuite.

Cette longue histoire a inscrit la capacité à jeûner au cœur de notre physiologie. Dans notre culture de la surconsommation, l’idée du jeûne peut paraître absurde ; pourtant, notre organisme est bien mieux adapté au défaut de nourriture qu’à sa surabondance et les maladies de civilisation en sont un triste témoignage.

D’ailleurs, contrairement à l’idée que l’on se fait souvent du jeûne, associé à la privation, d’un point de vue physiologique, c’est la continuité des ressources énergétiques qui prévaut. Comme un moteur hybride, l’organisme change de carburant et continue à produire l’énergie nécessaire à son fonctionnement.

La réponse à cette question réside dans le principe de l’hormèse : la confrontation de l’organisme à une contrainte physiologique choisie et ajustée dans l’intensité et dans la durée qui permet de renforcer et d’accroître sa capacité adaptative.

Le jeûne hygiéniste est une pratique d’hormèse, au même titre qu’une exposition à l’eau froide, qu’une pratique respiratoire avec apnée. Bien calibrée, elle soutient la vitalité et la santé et nous rend plus apte à faire face aux possibles déstabilisations auxquelles nous sommes confrontés !

Jeûner offre de nombreux bénéfices en termes de prévention de santé :

·       Soutien de la vitalité

·       Nettoyage tissulaire et cellulaire

·       Renforcement de l’immunité

·       Harmonisation de la fonction digestive

·       Equilibre de l’écosystème intestinal

·       Régulation nerveuse et émotionnelle

·       Régulation du poids

·       Prévention des maladies de civilisation

On parle souvent du jeûne au singulier ; en réalité, il existe plusieurs types de jeûne, des différentes formes de jeûne intermittent, au jeûne de détox individualisé, hydrique ou même sec.

L’approche holistique de la naturopathie met à l’honneur l’individualisation de l’accompagnement et c’est selon moi une clé essentielle pour un jeûne réussi.

Le jeûne est défini par l’abstinence de nourriture et/ou de boisson pour une durée donnée. Sur la base d’un jeûne hydrique, il est possible d’agrémenter la pratique en consommant, en plus de l’eau, des infusions de plantes, des bouillons de légumes, des jus de légumes en petite quantité voire des jus de fruits dilués.

L’ajustement des modalités du jeûne se fait idéalement au jour le jour, selon le niveau de vitalité et le ressenti du jeûneur. Les éventuels inconforts sont autant de messages du corps qui permettent d’optimiser les conditions du jeûne et de l’accompagnement en temps réel, pour une expérience la plus agréable possible.

Le jeûne s’adresse avant tout aux personnes en santé et qui souhaitent le rester.

Toute personne en santé relative a la capacité physiologique de jeûner plusieurs jours sans risque, et de s’offrir ainsi l’opportunité d’une régénération fonctionnelle. Au même titre que l’être se ressource en vacances, jeûner constitue en quelque sorte des vacances physiologiques. Et comme pour profiter pleinement de vos vacances, il vous faudra pour jeûner une certaine réserve de vitalité. Vos organes d’élimination, en particulier le foie et les reins, devront être en bon état de fonctionnement. Et vos réserves minérales seront correctes.

En d’autres termes, si vous êtes épuisé, si vos fonctions d’élimination expriment des troubles majeurs, si vous avez des carences minérales, mieux vaut prendre soin de cela avant de jeûner.

Et si vous avez le moindre doute sur votre capacité à entreprendre cette expérience, un bilan naturopathique permettra d’évaluer votre terrain et la pertinence de ce projet.

Si vous souffrez de troubles fonctionnels modérés (sensibilité digestive : problèmes de transit, ballonnements, acidité gastrique, spasmes et sensibilité intestinale ; allergies saisonnières, insuffisance immunitaire ; hypertension légère ; troubles cutanés : acné, eczéma ; douleurs articulaires, rhumatismes ; troubles anxieux ou liés au stress…), un jeûne bien accompagné pourra vous aider à rééquilibrer votre organisme.

En revanche, il existe des contre-indications à jeûner, absolues et relatives, et il convient de ne pas se lancer de manière inconsidérée dans l’aventure.

Pour chacun, il y a des moments opportuns pour jeûner et d’autres moins.

L’élan à jeûner peut être relatif aux saisons, le printemps et l’automne étant des moments privilégiés pour un processus de détox. Selon l’énergétique chinoise en effet, le printemps est en correspondance avec la fonction hépatique et l’automne avec le côlon. Un jeûne printanier peut également contribuer à se délester des surcharges accumulées pendant l’hiver quand un jeûne à l’automne préparera l’immunité pour la saison froide. Par ailleurs, jeûner avant le début des allergies saisonnières est également un moment de choix.

Mais le choix repose aussi sur vos saisons intérieures. Jeûner peut se faire avant ou après une période d’activité intense pour accompagner le changement de rythme, à l’occasion d’un passage de vie (changement professionnel, passage à la retraite, séparation, deuil…), ou simplement quand vous sentez que c’est le bon moment !

Une des conditions selon moi les plus importantes pour un jeûne optimal est de se mettre au repos. En effet, c’est le système nerveux parasympathique qui contrôle les fonctions d’élimination et de régénération. Et même s’il est possible d’assumer ses activités quotidiennes tout en jeûnant, il est probable que ce faisant vous ne soyez pleinement disponible pour bénéficier des vertus du jeûne.

Alors, jeûner hors de chez soi et de son quotidien prend tout son sens. Changer d’environnement, ne pas risquer d’être sollicité, que ce soit au niveau professionnel ou familial est une manière de mettre toutes les chances de son côté pour se rendre vraiment disponible au jeûne.

Par ailleurs, partager l’expérience au sein d’un groupe peut être particulièrement soutenant, surtout lorsqu’il s’agit d’un premier jeûne. L’énergie de groupe est puissante, le fait de vivre les mêmes étapes avec plus ou moins d’adversité renforce une solidarité spontanée qui s’établit avec les autres jeûneurs.

Et puis, en centre de jeûne, vous pourrez bénéficier d’une équipe aux petits soins qui sera présente du matin au soir pour vous ; vous aurez possiblement accès à des infrastructures telles que sauna, hammam, piscine ou jacuzzi qui accompagnent merveilleusement le jeûne ; vous pourrez recevoir des soins aussi régulièrement que vous le souhaitez et jusqu’à tous les jours (massages bien-être, réflexologies…) ; vous serez accompagné en séance d’éveil corporel, en balade en nature ou à travers toute autre proposition spécifique du centre ou de l’équipe et recevrez un espace de parole dédié.

Néanmoins, je n’exclue pas la possibilité de jeûner seul, d’autant plus si vous avez l’expérience du jeûne et vous sentez en confiance, car vous pouvez aménager le temps de votre jeûne à votre convenance, établir un cadre préservé des sollicitations quotidiennes, et vous en remettre ponctuellement aux praticiens de votre choix pour toute séance bien-être que vous choisirez.

Il y aurait encore beaucoup à dire au sujet du jeûne, c’est pourquoi je vous propose deux autres articles à suivre dans lesquels j’aborderai les éléments pratiques et l’organisation d’une journée type qui font un jeûne réussi ainsi que l’ouverture à une compréhension holistique du jeûne.

Si vous souhaitez vivre ou revivre l’expérience du jeûne, je mets toute mon expérience et mon savoir-faire à votre service en centre, au sein du réseau Jeûne et Bien-être, ou à travers un accompagnement individuel sur mesure à votre demande.

Si vous êtes naturopathe et que vous souhaitez accompagner le jeûne avec professionnalisme, je vous transmets les principes, outils et une méthodologie éprouvée dans le cadre de la formation Accompagnement professionnel du jeûne que j’anime chaque année, au printemps et à l’automne.

Crédit photo: Brickrena